DEUX GROUPES SCULPTÉS PROVENANT D’UN RETABLE REPRÉSENTANT DES ÉPISODES DE LA VIE DE LA VIERGE

DEUX GROUPES SCULPTÉS PROVENANT D’UN RETABLE REPRÉSENTANT DES ÉPISODES DE LA VIE DE LA VIERGE

 

ORIGINE : FLANDRES ou NORD DE LA FRANCE

EPOQUE : XVIe SIÈCLE

 

Le Mariage de la Vierge                         L’Annonciation à la Vierge

Hauteur :  27 cm                                      Hauteur : 29 cm

Longueur : 21 cm                                     Longueur : 22 cm

Profondeur : 11,5 cm                                Profondeur : 11 cm

 

 

Bois de chêne

Bons restes de polychromie

 

 

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Description

Provenant sans doute d’un grand retable illustrant les épisodes de la Vie de la Vierge, ces deux groupes en chêne ont pour sujet Le Mariage de la Vierge et l’Annonciation.

Le Mariage de la Vierge

Cet événement n’est jamais évoqué dans les Evangiles canoniques. Il faut en chercher l’origine dans les Evangiles apocryphes que Jacques de Voragine popularisa au XIIIe siècle dans la Légende Dorée. 

Lorsque Marie atteint l’âge de 14 ans, le grand-prêtre voulu lui donner un époux, conformément à la loi de Moïse. Il convoqua alors tous les descendants de David. L’homme digne de Marie serait celui dont la baguette fleurirait. C’est Joseph qui est désigné et sur sa baguette en fleur se pose la colombe du Saint Esprit. Il refuse à cause de son âge. Mais le grand-prêtre l’enjoint à obéir à la volonté divine, manifestée par ce miracle. 

Ici, le sculpteur a représenté la cérémonie du Mariage.

Marie, le visage juvénile, est vêtue d’une robe rouge, les épaules couvertes d’un ample manteau bleu. Elle fait face à Joseph, la barbe longue, vêtu d’un vêtement simple. Les deux époux se tiennent debout devant le grand-prêtre. Ils joignent leur main droite tandis que cette union est bénie par le grand-prêtre. 

La composition est centrée autour des trois personnages principaux, la Vierge, Joseph, et le grand-prêtre.

En outre, le jeune couple est accompagné d’autres personnages. Au côté de Joseph se trouve un homme vêtu de chausses et d’un pourpoint. Il pourrait s’agir de l’un des prétendants ou bien de l’un de ses fils. Un autre a les épaules couvertes d’un manteau. Marie est quand à elle accompagnée par une sainte femme. 

Ce type iconographique des deux époux se tenant simplement la main se retrouve notamment en France et dans le nord de l’Europe.  Dans l’art italien, Joseph passe l’anneau au doigt de la Vierge. 

L’Annonciation à la Vierge

L’Annonciation est l’un des épisodes les plus importants du Nouveau Testament puisqu’il illustre l’origine de la vie humaine du Christ.

Cet Evénement est évoqué dans l’Evangile de Luc (1, 26-38) :

« L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une Vierge, fiancée à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.

L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. » (…) « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père (…). »

Ce récit inspira particulièrement les artistes.

Ici, Marie est représentée à genoux devant un livre ouvert sur lequel elle semble méditer. De ses doigts fins, elle en suit les lignes. Derrière elle se tient l’Archange, messager de Dieu. Il est vêtu d’un manteau doré, fixé sur la poitrine par un fermail et pointe de son index gauche les lettres d’un phylactère. Sur lequel on peut lire « GRATIA PLENA ». Marie est sereine et semble à peine avoir remarqué l’intrusion du visiteur. 

A l’arrière plan, une femme dort dans un lit à côté duquel se trouve un dressoir, indiquant que la scène prend place à l’intérieur de la demeure de Marie, dans sa chambre. 

Ces représentations de la Vierge au Livre sont typiques de l’iconographie d’Occident. Elle y médite sur la Bible, sur la prédiction d’Isaïe selon les Pères de l’Eglise : « Une Vierge concevra et enfantera un fils, et il sera appelé Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous » (Isaïe VII, 14), plutôt que d’être occupé à des travaux manuels.

Louis RÉAU, Iconographie de l’Art Chrétien, Tome II