Description
L’assise à pans coupés de ce banc-coffre dit cassapanca repose sur une base moulurée. La partie basse est constituée de deux parties séparées par un bandeau mouluré. D’abord cinq panneaux obliques ornés de filets de marqueterie géométrique à motif de losanges, puis cinq panneaux droits décorés de filets de losanges et de petites étoiles.
L’assise, dont l’abattant s’ouvre sur un coffre, est bordée d’une frise de glyphes.
Le dosseret est cantonné de deux pilastres cannelés à chapiteaux corinthiens. Il est divisé en trois registres verticaux où sont démultipliés les encadrements concentriques – deux cadres en filets de bois clair, un cadre mouluré cerné d’un encadrement à motifs de tresses.
L’entablement qui repose sur les pilastres se compose d’une architrave ornée d’une marqueterie en damier surmontée d’une frise de palmettes, séparée par un filet de fusaroles et un autre d’oves. Il supporte une corniche à denticules, sculptée de glyphes à lunule.
Cette ornementation de marqueterie est appelée certosina.
Elle consiste en une marqueterie composée de pièces de petites dimensions, utilisées pour réaliser des formes géométriques, des encadrements, des torsades et autres frises de polygones.
Etymologiquement la certosina désignait un travail fait par les chartreux. Les disciples de Saint Bruno se sont appliqués pendant des siècles à des travaux manuels, des travaux de patience destinés à décorer le mobilier ecclésiastique d’incrustations de bois, de marqueterie d’os, d’ivoire, de nacre ou d’étain. Rapidement, la certosina se développe au-delà de l’ordre monastique, dans les ateliers de marqueteurs florentins entre autres.