CABINET À DEUX CORPS D’ÉPOQUE RENAISSANCE EN NOYER

CABINET À DEUX CORPS D’ÉPOQUE RENAISSANCE EN NOYER

 

ORIGINE : FRANCE, BOURGOGNE

EPOQUE : XVIe siècle

 

Hauteur : 218 cm

Largeur : 152 cm

Profondeur : 67.5 cm

 

Bois de noyer

 

 

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Catégorie :

Description

Cette armoire à deux corps sans retrait et deux tiroirs en ceinture, d’inspiration sambinesque par ses termes témoigne aussi de l’influence de Jacques Androuet du Cerceau par les deux colonnes monumentales qui ornent sa façade.

 

Le corps supérieur

Scandé de trois termes: un féminin et un masculin, à gaine de chute de fruits sur les montants et sur le dormant un vieillard barbu, tenant des fruits dans la main droite et la tête d’un serpent ondulant, de l’autre main. Il ouvre à deux vantaux richement sculptés.

Une architecture avec fronton triangulaire et niche centrale en plein cintre, flanquée de deux chimères à tête féminine, les pieds posés sur un amoncellement de fruits occupe la partie inférieure; un aigle aux ailes déployées traversant la pointe du fronton pose ses serres sur la clef de voûte de la niche. Des fruits occupent les écoinçons et un cadre sculpté de briquettes entoure l’ensemble.

Au-dessus l’architrave, ornée d’une alternance de fruits et de vignettes avec deux consoles  au centre, est encadrée par les sommets des montants en ressault.

Le meuble se termine par une fine corniche légèrement débordante, sommée d’un fronton où deux putti assis, face à face, de chaque côté d’un masque léonin supportant une tablette,  sonnent de la trompette,  

 

Le corps inférieur

Scandé lui aussi de trois termes, il présente en ceinture deux larges tiroirs richement sculptés, encadrés de deux termes portant une draperie nouée sur la poitrine, sur une longue gaine à deux registres différents. Le registre supérieur bombé est orné d’une feuille d’acanthe, la partie inférieure décrit des croisillons avec des extrémités de pennes d’oiseau. 

Sous le masque léonin sculpté entre les deux tiroirs, le troisième terme plus court représente un jeune homme vêtu d’un large manteau plissé qui tient un fruit dans sa main droite et de la gauche se saisit de la tête du serpent qui ondule sur la gaine.

Les deux vantaux, encadrés à l’identique des vantaux du corps supérieur présentent néanmoins une ornementation différente.

De part et d’autre d’une niche en plein cintre, deux chimères sans tête sont adossées.

Au-dessus d’elles, un fronton sans base porte une masque féminin lauré, surmonté d’une fleur d’acanthe dont s’échappent deux rinceaux de laurier terminés par une rosace.

De chaque côté de la façade s’élèvent deux colonnes monumentales détachées, ornées en partie haute, d’un feuillage de laurier s’enroulant autour d’elles et en partie basse, d’une figuration de briquettes, avec deux bagues de séparation: l’une de petites feuilles d’acanthe, l’autre d’entrelacs. Ces colonnes monumentales montent de la base du meuble jusqu’à l’architrave et se terminent par un chapiteau ionique.

La base du meuble est très stricte entre deux moulures. Deux ressaults aux extrémités reçoivent les colonnes. Les pieds à peine visibles sont dans le prolongement des montants.

 

Les côtés

Partagés en deux registres par la ceinture sculptée, les panneaux sont ornés d’un miroir  central posé sur un entrelacement de cuir découpés, différent sur chacun d’eux.

 

Analogie

On peut remarquer la similitude du travail de la gaine des termes du corps inférieur de ce meuble avec celui de la gaine des termes représentés sur la Cloture de la Chapelle du Saint Esprit au Palais de Justice de Dijon seule œuvre attesté d’Hugues Sambin, avec la porte du Scrin.

Sur cette gaine la feuille d’acanthe superposée est sculptée avec une grande fermeté et la qualité de travail est tout à fait semblable.

 

 

Bibliographie

Les Cahiers du Musée National de la Renaissance, Hugues Sambin (vers 1520-1601), Réunion des Musées Nationaux, 2001.

Nouvelle parution 2019 : Jean Pierre Jacquemart,  Hugues Sambin, Architecteur, éditions de la Passerelle, Dole, 2019. Certains meubles de la galerie illustrent cette publication.