SCULPTURE EN BOIS POLYCHROME REPRESENTANT SAINT ANTOINE ERMITE

SCULPTURE EN BOIS POLYCHROME REPRESENTANT SAINT ANTOINE ERMITE

 

ORIGINE : EST DE LA FRANCE

ÉPOQUE : FIN DU XVe SIÈCLE

 

Hauteur: 97 cm

Largeur : 32 cm

Profondeur : 26 cm

 

Bois 

 

DEMANDE D’INFORMATIONS

 

Retour aux sculptures

Catégorie :

Description

Le saint est représenté en vieillard barbu, vêtu du manteau de bure à capuche recouvrant la tunique des moines de son ordre, debout tenant un livre ouvert, La Règle des Antonnites, dans la main droite, un bâton en forme de tau avec un chapelet suspendu dans l’autre. Un porc en proie aux flammes est à ses pieds, une clochette au cou.

Il repose sur la jambe droite tandis que la gauche avance vers l’avant comme pour monter une marche. Sa tunique ceinturée, formant quelques plis rectilignes, est recouverte du manteau ouvert au niveau de la taille mais revenant en tablier devant avec des plis cassés en U et porte le scapulaire à capuche sur les épaules.

La coiffure, un bonnet caractéristique laisse échapper la chevelure qui forme un bandeau de petites boucles profondément sculptées. Ce traitement nerveux est aussi celui de la superbe barbe formée de quatre longues boucles au-dessus desquelles celles plus courtes de la moustache viennent se superposer. 

Il se dégage une grande harmonie de ce visage aux yeux baissés et à la petite bouche disparaissant au milieu de la pilosité.

A ses pieds sur un socle couvert de flammes, allusion sans doute au feu de saint Antoine, un porc essaye de gratter son oreille. Sa clochette signale la domesticité. Le porc n’apparait dans l’iconographie du saint qu’à partir du XIIIe siècle, avant de devenir son attribut au siècle suivant. 

Né en 251, en Haute-Egypte, il se retira tout jeune dans la solitude. Il aurait été assailli dans le désert par des tentations vraiment diaboliques.

Vers la fin de sa vie, il rendit visite à saint Paul ermite, doyen des anachorètes de la Thébaïde, nourri miraculeusement par un corbeau qui apporta ce jour là dans son bec, une double ration de pain. 

Quelques temps après, ayant appris la mort de son vénérable confrère, il vint l’ensevelir avec l’aide de deux lions.

Le roi de Catalogne le supplia de venir exorciser sa femme et ses enfants possédés par des démons. Il quitta la Thébaïde et débarqua à Barcelone. Il se présenta à la maison du prévôt André, une truie lui apporta dans sa gueule, un porcelet monstrueux, né sans yeux.  André voulut la chasser mais Antoine l’en empêcha, lui disant que la pauvre bête voulait implorer comme le roi la guérison de sa progéniture.              

Il fit un signe de croix sur le porcelet qui acquit soudain la vue et les membres qui lui manquaient à la naissance. Apres quoi, André, guidé par St Antoine,  exorcisa de la même façon la reine de Catalogne agenouillée à ses pieds.

Théophile découvrit son corps  enveloppé dans la tunique en fibre de palmier que lui avait donné saint Paul ermite.

Dans le désert de la Mer Rouge voisinent deux monastères coptes du IVème siècle dédiés l’un à saint Antoine, l’autre à saint Paul ermite. Ce sont les plus anciens du monde chrétien.

Le corps du célèbre ermite  transporté d’abord à Constantinople aurait été transféré en 1050 dans une abbaye du Dauphiné, qui prit le nom de Saint Antoine-en-Viennois. 

L’Ordre des Antonins ou Antonnites, un ordre Hospitalier                                                                                                                             se spécialisa dans le traitement des maladies contagieuses: feu sacré ou feu de saint Antoine, assimilé  par les médecins à l’ergotisme gangréneux dont la cause est une mauvaise alimentation avec du pain fait de seigle ergoté (parasité par l’ergot) dont l’effet est le dessèchement des extrémités qui nécessite l’amputation, peste, plus tard syphilis. Toutes les maladies de peau étaient du ressort de saint Antoine

Le pèlerinage  de Saint Antoine en Dauphiné rivalisait avec Saint Jacques de Compostelle. Grâce aux nombreuses commanderies créées par la maison mère, le culte de saint Antoine se répandit dans toute la chrétienté.

Pour entretenir leur commanderies et leurs hôpitaux, les Antonins avaient recours à l’élevage des porcs. Ils jouissaient du privilège de laisser vaguer leurs cochons reconnaissables à la clochette qui tintait à leur cou dans les rue des villages où ils fouillaient les ordures. Ce privilège était très envié des autres Ordres monastiques.

Saint Antoine était le saint patron de plusieurs corporations: les vanniers, les fossoyeurs.
Mais c’est au cochon qu’il doit la plupart de ses patronages: les porchers, les marchands de cochons, les bouchers, les charcutiers, les brossiers qui fabriquaient leur brosses avec les soies de porc, les sonneurs à cause de la clochette des cochons.

Cette sculpture est de bonne qualité.