VIERGE À L’ENFANT LORRAINE DU XIVème SIÈCLE EN PIERRE CALCAIRE

VIERGE À L’ENFANT LORRAINE DU XIVème SIÈCLE EN PIERRE CALCAIRE

 

 

ORIGINE : RÉGION DE METZ, LORRAINE

EPOQUE : XIVème SIÈCLE, Vers 1350

 

Hauteur : 77 cm

Largeur : 32 cm

Profondeur : 24 cm

 

Pierre Calcaire

Bon état de conservation

Manque la tête de l’enfant

 

 

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Catégorie :

Description

Historique

Compris entre la vallée de la Moselle et celle de la Meuse, entre les Vosges au sud et le duché du Luxembourg au nord, le duché de Lorraine est le fruit de plusieurs partages. Ce fut d’abord, au IXe siècle, le partage de l’Empire carolingien au cours duquel Lothaire Ier hérita de la Lotharingie. Ensuite, ce territoire fut à son tour divisé en deux en 959 : la Basse et la Haute-Lotharingie, cette dernière portant en germe le futur duché de Lorraine. Ce duché dépendit du Saint-Empire romain germanique jusqu’en 1736, date à laquelle il fut rattaché au royaume de France.

Néanmoins, tout au long de son histoire, le duché de Lorraine se trouva au centre d’intenses conflits. Les alliances, les querelles qui marquèrent les époques se firent également sentir en Lorraine, où l’instabilité régna parfois.

Par sa position géographique, le duché de Lorraine apparaît également comme un carrefour d’influences artistiques.

Cela lui permit dès la fin du XIlle siècle de devenir un important centre artistique où se développa un type particulier de Vierge à l’Enfant. D’après le Professeur Schmoll, les caractéristiques de cette sculpture lorraine apparaissent vers 1280-1300 dans la sculpture de l’Aube. Elle présente alors « des volumes vigoureux, des mouvements retenus, des gestes rares mais solennels, et une expression sévère fortement intériorisée ». Ces Vierges présentent une physionomie proche, avec un front large, un visage en écu ou à l’ovale plein, un cou large, des lèvres menues et une fossette au menton.

Description

De dimension appréciable et vigoureuse dans sa posture, cette belle Vierge Lorraine du XIVème siècle est sculptée en ronde-bosse dans un calcaire dur.

Debout, la pose hanchée de la Vierge est bien exprimée et motivée par le poids de l’Enfant qu’elle porte de manière naturelle sur son côté gauche. Le genoux droit fléchi, elle a son pied qui apparait sous la fronçure de sa robe. Le port majestueux de cette statue est accentué par le mouvement de la draperie de ses vêtements. 

L’enfant porte une tunique longue, boutonnée au col, et qui laisse apparaître son petit pied. Il tient dans ses mains un livre ouvert, et amorce un sourire dans une plénitude vive et enfantine. 

Le beau visage juvénile de la Vierge, aux formes pleines, présente les caractéristiques des Vierges Lorraines, à savoir des yeux effilés vers les tempes, un nez droit, et une bouche aux lèvres fines.  Elle garde un regard lointain si emblématique des Vierges du XIVème siècle. De sa main droite, elle tient une fleur Simple- une grande fleur d’églantier, la rosa mystica, particulièrement populaire en Lorraine comme attribut de la Vierge Marie et de l’enfant Jésus. 

Sa tête est ceinte d’une couronne, posée sur sa longue chevelure qui encadre son visage et tombe en longues mèches ondulées sur sa poitrine. 

Elle est vêtue d’un long manteau tombant dans le dos en larges et profonds plis, et revenant sur le devant en tablier dans un beau plissé ample et souple.  Celui-ci couvre une robe à simple encolure, dont de longs et fins plis serrés, bien affirmés, retombent jusqu’aux pieds.

Étude comparative 

Dans le célèbre ouvrage spécialisé en Vierges à l’Enfant, intitulé : Die Lothringische Skulptur des 14 Jahrhunderts, de Joseph Adolph Scmoll, 

Des similitudes entre notre Sculpture et les Vierges Lorraines suivantes sont remarquables : 

La Vierge à l’Enfant de la Collection du Musée Rodin, Co.01424 :
– Datant du milieu du XIVème siècle, on lui reconnait le même manteau porté en tablier sur le devant

– Sa tête est ceinte d’une couronne.

-L’enfant à la tunique longue dont le petit pied ressort à l’avant.

– Les traits du visage et l’expression qu’elle inspire.

– La silhouette, la posture et son allure générale bien ancrée sont autant de points communs que ces deux sculptures partagent. 

– Manque regrettable de la main qui devait tenir une Rosa mystica.

 

 

Dans le Livre du Docteur Schmoll spécifiques aux Vierges Lorraines, plusieurs autre Vierge à l’Enfant peuvent retenir notre attention :

La Madone de Vallières (Metz-lès-Bordes) Kat.Nr.174, p. 276

– La Cape en traitement plat, froncée en tablier et revenant sur le bras gauche.

– L’enfant vêtu d’une chemise et aux pieds nus.

– Le sceptre à courte tige dont la rosace de fleurs est presque horizontale.

 

 

 

 

La Madone de Bleurville, Kat.Nr306, p. 471 :

– Elle porte une couronne qui laisse apparaître ses mèches ondulées, encadrant son visage.

–  Dans sa main droite, elle tient juste du bout des doigts, la grande fleur d’églantier, la rosa mystica, attribut de la Vierge Marie, populaire en Lorraine.

 

 

 

 

La majestueuse Madone debout de Baroville Kat.Nr.348, p. 519 :

– Le tablier du manteau 

– Le pieds droit s’étendant depuis la jambe droite libre balancée avec une légère rotation au-dessus de la hanche gauche.

– La grande fleur de rose plate, mais à double feuilles, soutenue par l’index et le majeur de la main droite de la Madone, en position presque horizontale.

– L’enfant vif et joueur, en longue tunique laissant apparaitre ses petits pieds.

 

 

 

 

 

Bibliographie : 

– William H. FORSYTH, Medieval Statues of the Virgin in Lorraine related in type of the Saint-Dié, Metropolitan Museum studies.

– J. A. SCHMOLL, gene. Eisenwerth, Die Lothringische Skultur des 14. Jahrunderts, Michael Imhof Verlag, D-36100 Petersberg, 2005

– Collections du Musée Rodin, Paris.