SCULPTURE BRABANÇONE REPRÉSENTANT SAINT MICHEL TERRASSANT LE DRAGON

SCULPTURE BRABANÇONE REPRÉSENTANT SAINT MICHEL TERRASSANT LE DRAGON

 

ORIGINE : FLANDRES

EPOQUE : FIN XVème – DÉBUT XVIème SIÈCLE

 

Hauteur : 82 cm

Largeur : 29 cm

Profondeur : 17 cm

 

Bois de chêne

Ce bois sculpté, polychromé et doré, est travaillé en ronde bosse. 

D’un bon état de conservation.

 

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Catégorie :

Description

Contexte historique

« Chef » d’Israël, Michel, dont le nom hébreu signifie « qui est comme Dieu » (en latin « Quis ut Deus ? »), est l’archange le plus populaire dans le christianisme. Chef des Milices Célestes au cours des grandes batailles contre les anges rebelles, il vainquit Lucifer et devint ainsi le Prince des anges.

Le thème de saint Michel terrassant le dragon est d’origine occidentale et naquit, à l’époque carolingienne (VIIIème-IXème siècle), auprès du sanctuaire du Mont-Gargan dans les Pouilles. Il illustre à la fois un passage de l’Apocalypse (XII-7), et une très ancienne légende de l’archange mettant un monstre à mort, légende introduite au Mont-Saint-Michel où, dans le Trésor, étaient conservées les armes du combat.

La représentation évoluera, de l’ange en longue tunique couverte d’un grand manteau et armé d’une lance, au combattant en armure, porteur d’une épée. Avant que cet apparat guerrier ne l’emporte, au cours du XVe siècle, et durant un temps assez bref, saint Michel revêt parfois le costume liturgique, sous l’influence possible du théâtre religieux.

Description

Saint Michel, archange guerrier ailé du ciel, est ici représenté debout, en léger contrapposto, sous des traits fins et juvéniles. Le front bombé et les yeux étirés, il a le regard baissé. Son visage plein est encadré de belles boucles serrées et bien dessinées. Il est traditionnellement vêtu d’une cotte de maille sous une cotte d’armes, elle-même recouverte d’une cape retenue à l’avant par un fermail pectoral ouvragé.

Les traits fins de son visage s’harmonisent avec sa silhouette longiligne et élancée. Avec grâce, il transperce la gueule béante du dragon qu’il foule de ses pieds.  De sa posture calme et victorieuse, il marche triomphalement sur le diable vaincu au sol. La position du bras droit qui tenait la lance est cohérente avec celle du bras gauche qui terrassait Satan, l’ange déchu.

Le charisme paisible de l’archange le distingue comme un être de puissance divine, dont seule la présence du geste menaçant est capable de vaincre l’ennemi. L’antithèse entre le visage plein d’esprit de l’archange et la figure ahurie du monstre est particulièrement cultivée ici et symbolique du Bien vainqueur du Mal.

Le diable allongé sur le dos semble paralysé, même s’il tente désespérément de repousser le coup porté, avec ses membres écartés. La bouche ouverte et la tête renversée, ses forces lui permettent seulement d’utiliser sa griffe postérieure pour agripper la cape de Saint Michel. Les ailes de chauve-souris, attribut du Démon, sont stylisées et enveloppent toute la partie supérieure des pattes antérieures, afin qu’il n’y ait aucun doute sur la nature de l’animal qui s’agrippe à la cape de la Milice Céleste.

L’association de cette composition élégante à la plastique d’une grande beauté confirment l’exceptionnelle qualité de ce Saint Michel, patron de la ville de Bruxelles, des armuriers et des escrimeurs.

Bibliographie :

Jean-Pie Lapierre, Le Musée Chrétien, II/2, édition du Seuil, Paris, 2014.

Louis Réau, Iconographie de l’Art chrétien, II/2, Presses Universitaires de France, Kraus Reprint, Millwood, 1988.